dimanche 13 décembre 2015

Ouf ! Mais jusqu'à quand...?

Dire que l'on a gagné, ce serait une imposture. On est juste passé devant, d'une courte tête, parce que les abstentionnistes ont décidé que le FN était trop dangereux.

Mais le constat est terrible : que ce soit les abstentionnistes qui décident de laisser les autres voter à leur place ou les électeurs du FN, il y a un message à décrypter.

Les abstentionnistes en veulent au gouvernement, selon moi. A la politique de Valls et Macron, au libéralisme économique qui ne correspond pas aux attentes de gauche sociale qu'ils nourrissent. Hollande avait dit, pendant sa campagne "Mon ennemi, c'est la finance" et l'a oublié, une fois au pouvoir. Cette colère, qui se manifeste par l'abstention, je la comprends. Il n'y a plus de travail, il n'y a plus beaucoup d'espoir pour les jeunes. Cette gauche ne vend plus de rêve. C'est en fait toute une politique à réinventer : nous vivons une ère nouvelle, inédite. Savez-vous qu'en Finlande, on s'apprête à tester le revenu universel ? Pourra-t-on longtemps encore nier la mutation de notre monde, dans lequel les machines remplacent tous les jours des emplois ?

Les électeurs du FN, bien plus nombreux dans les campagnes et dans les quartiers où les immigrés sont presque absents, se nourrissent de fantasmes relayés par des médias agitant des épouvantails qui sont autant de désirs inconscients. La lecture de cet article est intéressant pour comprendre les peurs et l'envie d'en découdre qui en découle. C'est l'impression qu'il y a des privilèges, que l'on préfère en aider d'autres, que l'on paye pour d'autres sans rien avoir en retour. C'est largement une idée fausse, il va falloir le démontrer, mais il va aussi falloir renforcer les politiques de soutien à toutes les populations en difficultés. Il faut plus de service publics, plus de police de proximité, plus de professeurs...C'est un peu le programme du gouvernement. Mais ce n'est pas possible en peu de temps : il faut rattraper les 10 années perdues à cause de la droite, à cause de Sarkozy qui a cassé tout ça en supprimant des postes...

Au boulot !

Céline DURUPTHY


dimanche 6 décembre 2015

Soir d'élection

Réagir à chaud n'est jamais bon. Cependant, les résultats de ce soir me sont insupportables.

Le FN n'est pas capable de gouverner démocratiquement : jusque là, tous les élus de ce parti ont été les champions de l'absentéisme, aussi bien à l'Europe que dans les conseils municipaux...L'inexpérience et le manque d'investissement est total : pas de besoin de programme pour se faire élire, pas besoin de projets concrets. Leurs résultats aux élections ne reposent que sur les peurs agitées par leurs icônes médiatiques et sur l'illusion que le FN possède la solution miracle alors que les autres groupes politiques ne font rien pour que cela change.

Des solutions miracles...Quel adulte ayant le droit de vote et un cerveau pourrait croire que cela existe ?

Dans le climat actuel, il ne pourra qu'imposer des mesures allant à l'encontre de l'intérêt général. La voilà leur solution miracle : se dresser contre des boucs émissaires. Dans le désordre, les étrangers, les musulmans, les chômeurs et leurs enfants, les femmes, les homosexuels, les gens de gauche, les gens de droite modérée...

Si vous ne vous retrouvez pas dans une de ces catégories, grand bien vous fasse. Je cumule déjà plusieurs tares à leurs yeux.

Mais le pire, dans tout ça, c'est de lire sur twitter ou ailleurs, les partisans de Daesh se réjouir : que l'on s'en prenne ouvertement aux musulmans, voilà qui garantit des tas de bonnes raisons pour continuer de s'attaquer à la France et pour entamer une guerre civile à long terme...

Dimanche, votons avec notre cerveau, pas avec nos émotions, pas avec nos peurs, pas avec notre colère ou notre haine. La démocratie, c'est le pari de l'intelligence...Et puis dans la constitution de la Ve République, nous avons tous les outils pour installer une dictature, si nous n'y prenons pas garde. 

Céline DURUPTHY


samedi 14 novembre 2015

#13Novembre

Voir défiler les photos et les noms des personnes disparues ou n'ayant pas donné de nouvelles depuis hier soir, dans Twitter, me donne des frissons d'horreur.

Un public familial s'était réuni hier soir au Bataclan pour un concert, un moment festif et agréable. Des familles, des couples d'amoureux, des copains étaient sortis au restaurant, la soirée était douce et le week-end commençait.

Des fous sont allés frapper le coeur du bonheur, le coeur de la vie. Je veux présenter mes condoléances les plus sincères aux familles et les proches des victimes...Toutes mes plus profondes pensées de soutien les accompagnent.

Ils veulent nous effrayer, nous terroriser.

Il est indispensable de se mettre en sécurité, tout d'abord. Il faut être prudent : c'est pour cela que ce matin, en bureau de majorité, nous avons pris la décision de ne pas faire de rassemblement. Pas pour l'instant. Il faut laisser passer l'émotion, il faut que la situation se stabilise et que nous puissions entrer dans le recueillement nécessaire au deuil.

Il faut aussi nous rendre solidaires, il faut aussi parler, communiquer...C'est indispensable et comme beaucoup, sans doute, j'en ressens le besoin. On peut manifester sa solidarité autrement qu'en nous rassemblant : on peut mettre des bougies à nos fenêtres, changer les avatars de nos comptes de réseaux sociaux, nous pouvons téléphoner aux personnes que nous aimons, celles qui vivent à Paris, celles qui seront les plus touchées par ces attentats odieux...

La ville d'Audincourt a mis ses drapeaux en berne. Nous allons tout faire pour assurer la sécurité des biens et des personnes...Mais la vie doit continuer, aussi. Il est important que la vie continue. La peur est la pire des conseillères.



Les mesures qu'impose l'état d'urgence sont celles qui doivent nous permettre de nous relever après ces événements, sans oublier les valeurs fortes qui constituent notre nation : liberté, égalité, fraternité. Ne tombons pas dans la facilité des amalgames : les criminels qui ont agi hier soir sont les seuls coupables de leurs actes. C'est eux qu'il faut traquer et punir.

Céline DURUPTHY



mercredi 11 novembre 2015

11 novembre

J'aime bien les reflets du ciel et des nuages sur les pavillons lustrés des instruments des musiciens de la fanfare...

J'aime bien les mains dans les poches, les épaules rentrées à cause du froid de novembre. Même s'il ne faisait pas très froid ce matin. 

J'aime bien La Madelon, jouée par l'harmonie municipale. 

J'ai été très touchée par la lecture des lettres de poilus par les élèves du collège. 

Je fais souvent lire des lettres de la Grande Guerre à mes élèves. C'est le témoignage le plus sensible, le plus humain qu'il nous reste. L'écriture manuscrite est une trace vivante et intime, les fautes d'orthographe, les ratures, sont autant de respirations, comme des souffles qui nous viennent du passé. Comme si ces hommes, souvent anonymes, nous apparaissaient soudain comme des arrières-grands-pères communs...

Il y a aussi les auteurs célèbres...et cette chanson de Juliette...

Si je mourais là-bas...

Si je mourais là-bas sur le front de l'armée
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l'armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleur

Et puis ce souvenir éclaté dans l'espace
Couvrirait de mon sang le monde tout entier
La mer les monts les vals et l'étoile qui passe
Les soleils merveilleux mûrissant dans l'espace
Comme font les fruits d'or autour de Baratier

Souvenir oublié vivant dans toutes choses
Je rougirais le bout de tes jolis seins roses
Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants
Tu ne vieillirais point toutes ces belles choses
Rajeuniraient toujours pour leurs destins galants

Le fatal giclement de mon sang sur le monde
Donnerait au soleil plus de vive clarté
Aux fleurs plus de couleur plus de vitesse à l'onde
Un amour inouï descendrait sur le monde
L'amant serait plus fort dans ton corps écarté

Lou si je meurs là-bas souvenir qu'on oublie
- Souviens-t'en quelquefois aux instants de folie
De jeunesse et d'amour et d'éclatante ardeur -
Mon sang c'est la fontaine ardente du bonheur
Et sois la plus heureuse étant la plus jolie

Ô mon unique amour et ma grande folie

30 janv. 1915, Nîmes.

Guillaume Apollinaire - Poèmes à Lou




juliette - une lettre oubliée par bisonravi1987

vendredi 11 septembre 2015

L'humanité, sans restriction

Le monde est entrain de changer, sous nos yeux. Certains ont du mal à l'accepter. Le monde change et les valeurs portées par la vielles Europe sont entrain de gagner.

Cela a commencé avec la fin de la colonisation : nous sommes entrés dans un monde ouvert, dans lequel non seulement les marchandises s'échangent, mais aussi les êtres humains. Nous avons découvert que nous étions faits pour les mixages, les mélanges, les additions de cultures...Nous avons découvert des manières différentes de vivre, de s'habiller, de manger. J'aime trop les nems et les tajines pour ne pas le remarquer...Que mangeait-on avant ? Et que tout cela est plus riche, plus intéressant aujourd'hui.

C'est perturbant, c'est peut-être parfois effrayant, parce que c'est relativement nouveau. Mais il serait de mauvaise foi de dire que c'est mauvais. Et l'addition de cultures ne retranche rien à la nôtre : cela la renforce, même. La culture française est toujours prisée à l'étranger : les croissants, la gastronomie, la mode, le luxe, les vins...La France fait toujours rêver pour ce qu'elle a d'éternel : son charme, sa Provence, Paris, la Bourgogne, la Champagne ou les Alpes...

Il n'y a guère que la propagande du FN pour nous faire croire au déclin. Nous ferions mieux d'être fiers de ce que nous sommes et prôner nos valeurs les plus profondes : celles des Lumières et de la Révolution française, celles des droits de l'Homme.

Accueillir quelques familles ici, à Audincourt, c'est une évidence. Une ville comme la nôtre, qui célèbre la paix, qui affiche sur ses murs cette citation d'un conseil municipal de 1978 :

ou encore cette citation d'Aimé Césaire :

...cette ville ne peut pas se permettre de ne pas aider les réfugiés fuyant la guerre. Et elle a tout à y gagner...

Céline DURUPTHY

dimanche 12 juillet 2015

L'Art et les Gens font le bonheur !

Pour prolonger un peu le spectacle d'hier soir, voici un texte que j'avais écrit mais que nous avons pas intégré au spectacle faute de temps.

Merci pour votre présence nombreuse aux Forges hier soir et à la Filature mardi ! Nous avons passé de très beaux moments ! Des moments de bonheur, avec des gens et de l'art ! :)

Merci à Valentine Cohen qui nous a encouragés avec beaucoup de patience et de bienveillance et qui nous a tant appris !


Argent, Cher Argent, 

Ceci est une lettre de rupture. 

Parfois, tu es agent du bonheur. Mais tu contribues si souvent au malheur. Paye ta contribution ! Paye ta contradiction ! Paye plutôt ta tournée, hé ! Radin !

Parfois, cher, trop cher Argent, tu manques à l'appel, à la pelle. Plaie d'argent n'est pas mortelle, dit-on. Argent, t'es une plaie, tu le sais ! T'es mortel !

Souvent, on te cherche comme on cherche un trésor, comme on cherche de l'or. Avec toi, argent roi, on fait des plans sur la comète, on commet des plans d'épargne logement, des plans quinquennaux de redressement, des plans d'évasion. On se fait la belle, dans nos rêves, on s'échappe un instant, rattrapé par son banquier : adagio d'agios, symphonie de coût de gestion, concerto en CSG pour les seniors...Tu parles ! On connaît la musique ! Sonnante et trébuchante...


Mon cher Argent, si tu n'as pas d'odeur, tu n'es pas toujours propre. Alors, pas d'histoire entre nous : les bons comptes font les bons amis. Rompons là !

mardi 24 mars 2015

On ne vote pas pour ou contre Hollande, dimanche !


Le lendemain du premier tour, ce lundi, j'ai croisé beaucoup de gens surpris, déçus et tristes du résultat de la veille. Comment le FN a-t-il pu se trouver si haut, ici, à Audincourt alors qu'une véritable politique sociale et culturelle est menée depuis tant d'années ?

Il y a plusieurs explications : l'abstention est la première. Si ce ne sont que les gens mécontents qui vont voter, alors on a un vote de colère. C'est un peu comme ces sites qui notent les restaurants : parfois, il n'y a que ceux qui ont mal digéré qui mettent des commentaires, même si ce qu'ils ont mangé était excellent, mais que leur estomac ne l'a pas supporté...

Dimanche prochain, donc, il faudra aller voter pour exprimer sa satisfaction ! Voter positif ! Voter pour dire que nous sommes satisfaits de la politique menée depuis des années par Paul Coizet, par exemple : la nouvelle maison de retraite, le collège rénové, les transports scolaires gratuits...

La seconde raison, il me semble, c'est une sorte de confusion. Un voisin croisé dans l'ascenseur me disait qu'il ne comprenait pas grand chose à la politique, et je le comprends...Moi non plus, quand je regarde les infos, je ne comprends pas toujours ce qui se passe : corruption, affaires, magouilles en tout genre. Pourtant, maintenant que j'en fais un peu, de la politique, localement, modestement, je comprends mieux : la politique, avant tout, surtout au niveau des communes et des cantons ou de la région c'est une affaire de dossiers, de compétences, de projets. Ce sont des choix : est-ce qu'on va faire le choix d'investir dans la construction d'une route ? Est-ce qu'on va faire le choix d'augmenter les impôts ? Est-ce qu'on va faire le choix de donner un peu moins à telle ou telle association, au profit d'une aide plus grande aux personnes âgées ?

Ce sont des choses très concrètes, c'est un budget à défendre, avec conviction, pour faire au mieux pour les citoyens. 

Les choix de la gauche sont clairs, depuis des années : on développe l'aide aux plus démunis, on met le paquet sur l'éducation, sur l'avenir de nos enfants, on développe des politiques culturelles accessibles au plus grand nombre...

Les choix du FN sont tout aussi clairs : dès qu'ils sont arrivés, en mars dernier, dans les villes où ils ont été élus, ils ont augmenté leurs indemnités, ils ont coupé l'aide aux associations sociales et culturelles et ils ont privé de cantine les enfants de chômeurs...Beau programme...

Dimanche, il faudra faire de la politique : faire un vrai choix. Pas voter vaguement contre Hollande, parce que ce n'est pas la question posée.

Il faudra prendre nos responsabilités. Il faudra faire un choix républicain et responsable.

Céline DURUPTHY

mercredi 18 mars 2015

Des élections ? Encore !

Eh oui ! Bien que les médias n'en parlent pas autant que la dernière fois et que la ville, ce coup-ci, ne grouille pas de journalistes parisiens, nous votons ce dimanche et le suivant. 

Pour les départementales. Ce qu'on appelait avant les cantonales. Les cantons ont un peu changé, se sont agrandis : le nôtre comprend maintenant les villes d'Arbouans, Audincourt, Badevel, Dampierre-Les-Bois, Dasle, Hérimoncourt, Seloncourt, Taillecourt et Vandoncourt. Cela représente un peu plus de 30 000 personnes.

Les grands médias en parlent peu : Paris n'est pas concerné, ça joue...Et puis les grands médias ne parlent que du FN. C'est pourtant les candidats qui font le moins campagne. A croire qu'ils ne veulent pas être élus. Cela représente un mystère et les médias aiment bien les mystères...De là à voter pour ces gens que même les reporters de l'Est Républicain n'arrivent pas joindre, il y a un pas à ne pas franchir. Comment confier la gestion des maisons de retraite, des collèges, du transport scolaire, des routes, des casernes des pompiers et j'en passe, à des gens qui n'ont aucune envie de se saisir des dossiers et d'ailleurs aucune compétence pour le faire.

Mais les gens votant pour le FN se défaussent parfois en disant qu'ils ne votent pas pour le FN, mais contre les autres. Malheureusement, quand le FN sera au pouvoir, c'est bien parce qu'ils auront été élus, qu'on aura voté pour eux et pas contre eux. Et ce seront eux qui géreront les collèges, les maisons de retraite, les routes, les transports scolaires, ce seront eux qui décideront des subventions pour la culture et pour les associations d'aide aux personnes...

Nationalement, le programme du FN est globalement connu : couper les aides aux plus démunis (c'est le Conseil Général qui verse le RSA...), supprimer les aides aux associations, la culture qui se limite au "bon goût" de Jean-Marie Le Pen...Localement, il n'y a pas de programme concret, pas de projet...

Quand à la droite, localement, elle n'est pas beaucoup plus loin derrière : on voit ce que ça donne à l'agglo : pas de projet, pas d'ambition, pas d'investissement. Regardez à Montbéliard : Mme Biguinet ne profite même pas de l'opportunité de moderniser le réseau de bus, parce que ça coûte trop cher ! Un territoire attractif, vivant, nécessite des investissements : il faut innover, moderniser, c'est cela, la politique. C'est ce qui se passe par exemple, (au hasard !) à Audincourt : bientôt, une nouvelle école, des nouveaux commerces, un marché rénové, un centre ville encore plus beau ! Le résultat ? C'est que la population augmente ici quand elle baisse ailleurs !

Bref, dimanche, votons pour un territoire qui bouge ! 

jeudi 5 février 2015

Eviter les pièges du FN

Hier en distribuant des tracts dans les boîtes aux lettres, j'ai sonné chez un frontiste. Je distribuais pour le PS. Je lui ai demandé si malgré son vote, il était contre le débat démocratique...Je ne sais pas si c'est ce qui l'a convaincu, mais il a finalement ouvert. Il a eu pitié, je pense, parce qu'il faisait très froid...

On peut quand même se poser la question : est-ce que le FN est démocratique ? A vrai dire, personne de ce parti ne s'est gelé les mains pour venir mettre un tract dans ma boîte. Peut-être que ça commence par ça, le déni de démocratie. Ne pas faire campagne, ne pas informer les électeurs, ne pas aller leur parler. Sophie Montel n'a même pas de blog de campagne. 

Ensuite, le piège, c'est de prétendre que la gauche et la droite, c'est la même chose. C'est ce qu'ils disent pour faire oublier que le FN est différent : il n'est pas démocratique, contrairement, justement à la gauche et à la droite, qui sont des partis républicains, ayant pour valeurs fondamentales la liberté, l'égalité, la fraternité, la laïcité. Allez parler du principe d'égalité au FN ! Allez défendre la laïcité...
A part cela, non, la gauche et la droite, ce n'est pas pareil : les approches économiques, sociales, sociétales sont bien différentes. Par le petit bout de ma lorgnette, il suffit que j'écoute les discours sur l'école de la gauche et que je les compare à ceux des ministres de Sarkozy pour m'en rendre compte. Ce n'est qu'un exemple, mais quand la gauche crée des postes, la droite en supprimait. Alors l'UMPS, c'est un piège grossier, vraiment !

Enfin, le FN veut nous faire croire qu'il est proche des gens, proche du peuple, qu'il va défendre les plus démunis...Sophie Montel vit à plus de 100 km d'Audincourt. Et quand on lui demande si elle va venir s'installer dans la circonscription quand elle sera élue, elle répond qu'elle ira à Paris. Ce sera pratique pour lui demander des choses quand on est électeur ici. Parce qu'elle semble oublier qu'une élue doit représenter son territoire et doit porter la parole de ses électeurs...Bizarre pour quelqu'un qui veut faire croire qu'il est proche du peuple, non ?

Bref, le FN active des peurs, agite des épouvantails : l'islamisation, le terrorisme, le "grand remplacement", il parle à nos instincts les plus bas. Si tout va mal, c'est de la faute des autres, des différents, des pas comme vous (êtes vous sûrs d'être comme eux ?). Selon le FN, il suffit d'un peu plus d'autorité, il suffit de serrer la vis. C'est séduisant, c'est reposant, c'est facile. Mais les choses sont autrement plus complexes. Je vous le dis, moi qui suis prof : ce ne sont pas les profs qui crient et qui mettent des heures de colle qui réussissent le mieux...

Dimanche, ne votons pas avec notre cerveau reptilien...Votons Frédéric Barbier !

Céline DURUPTHY


lundi 2 février 2015

Audincourt, capitale du monde !

Audincourt, ces derniers jours, était un peu la capitale de la France. C'est étonnant pour ce "petit bourg de 15 000 habitants sous la neige", comme tous les médias se sont plus à le répéter hier, en boucle, sur fond d'images de pieds dans l'isoloir (mais avec des bottes de neige), de mains glissant le bulletin dans l'urne (mais avec des gerçures) et de dépouillement (en col roulé, bien sûr...)

J'étais au bureau de vote des Forges, hier et vous avez été à peine 25% à venir me voir. 

L'abstention m'effare...pas seulement parce que je me suis levée tôt ce matin pour vous attendre, mais parce que je crois que c'est une insulte à la démocratie, que d'avoir un droit et de ne pas s'en servir. Il y avait pourtant le choix : 13 candidats. 13 programmes, très variés...Si l'on ne trouve pas son compte parmi 13 programmes, il y a toujours la possibilité de l'exprimer en votant blanc. Mais laisser les autres choisir à sa place, c'est parfaitement stupide.

Ceux qui sont venus ont fait des choix. Des choix discutables, mais des choix qui signifient quelque chose. 

Il y a eu le choix de ne pas faire confiance à l'UMP, d'abord. On peut le dire : c'est une sacrée claque pour ce parti d'opposition. Charles Demouge était-il un candidat Sarkozyste ? C'est ce qui se murmurait avant le scrutin. Aujourd'hui, les mêmes "murmureurs" disent que c'était un poulain de Juppé. C'est parfaitement ce que l'électorat déteste, ces querelles d'égo ! Pas tellement de surprise, finalement. Mais il n'y a pas que cela : il y a eu une fin de campagne dégueulasse, osons le mot. Une vidéo postée sur internet et relayée de facebook en twitter FN, avec des propos sortis de leur contexte, qui a clairement fait le jeu du FN. Et finalement, le constat que l'électorat droite traditionnelle se durcit, se radicalise et ne fait plus tellement la différence entre un candidat républicain et un candidat extrémiste. A qui la faute ? 5 ans de Sarko rabâchant sur les thèmes de l'insécurité et de l'identité nationale, peut-être...

Il y a eu le choix de voter pour le FN, aussi, donc. Ce n'est ni la première fois, ni une surprise. Je ne veux pas croire que c'est un vote de contestation. Il y avait d'autres moyens de contester : voter blanc, voter nul, voter pour tel ou tel candidat un peu original - et il y en avait foison -, voter pour le Front de Gauche, les Communistes ou Lutte Ouvrière...On peut contester de diverses manières. Mais quand on conteste en donnant son quitus à un parti d'extrême droite, raciste, populiste, agitant le fantasme d'une guerre de civilisation, on exprime autre chose. Soit que l'on est convaincu de ce discours, soit qu'on se laisse berner par des discours qui ne sont jamais suivis d'effet. Regardons un instant les méthodes de ces mairies devenues frontistes en mars dernier pour nous en convaincre : réduction des aides sociales, fin de la gratuité de la cantine pour les plus démunis, réductions des actions culturelles, suppression des subventions pour les associations à caractère social, hausse des salaires des élus, exclusion des marchands maghrébins du marché...Comment peut-on croire, sérieusement, que ces gens-là seront au service d'une population qui souffre ? Je vous invite à écouter l'émission de France Inter à ce sujet (Interception, dimanche 1er février 2015)

Enfin, il y a eu le choix de voter pour le candidat PS, Frédéric Barbier. C'est le choix de la raison : en effet, qui mieux que lui peut peser en notre faveur dans la politique nationale : il fait partie de la majorité au pouvoir, il a sa voix à l'assemblée, il a déjà l'expérience nécessaire pour cela, il est sur le terrain, il est proche des gens, accessible et il habite ici ! Il a l'héritage d'une gauche qui a déjà fait beaucoup pour le Pays de Montbéliard : oui, il y a eu embauche chez PSA, oui, Hermès est venu s'installer ici et pas ailleurs, oui, les mairies gérées par la gauche sont les seules à proposer une politique proche des gens, sociale et culturelle. Il fait partie de cette majorité qui met en avant l'éducation et qui ouvre aussi des postes dans la police.

Bref, c'est le choix raisonnable. C'est celui qui nous sera utile. A quoi bon envoyer au gouvernement une personne qu'on ne voit jamais sur le terrain et qui n'a pas l'intention de faire quelque chose de son mandat...rappelons juste qu'elle a été élue à Montbéliard en mars et qu'elle a démissionné !

Mercredi, venez vous faire votre idée au Foyer pour un meeting avec Bernard Cazeneuve, ministre de l'intérieur, pour soutenir Frédéric Barbier.

Et à dimanche...Vous viendrez me voir, cette fois ?

Céline Durupthy.

dimanche 11 janvier 2015

Pourquoi sommes-nous Charlie ?


Nous sommes issus de la Révolution Française, de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen. Nous sommes issus des deux siècles d'histoire qui ont suivi.

Nous sommes issus de familles où l'on aime débattre, dans lesquelles, même si l'on n'est pas d'accord, on finit toujours par se réconcilier autour d'un bon verre ou d'un bon repas. 

Dans ma famille, il y avait ma grand-mère qui allait à la messe tous les dimanches et il y avait mon grand-père qui lisait le Canard enchaîné tous les mercredis. Mais mon grand-père, même s'il était un peu bouffeur de curés sur les bords, respectait évidemment la foi de sa femme. Mais, ma grand-mère, même si elle râlait un peu contre les mécréants et qu'elle n'aimait pas bien quand son mari entonnait du Georges Brassens, était très attachée à l'idéal social et démocrate, profondément laïque...

Nous avons acquis cette liberté d'opinion, d'expression, de pensée, au bout de très longs siècles de monarchie absolue. 

Il y a des gens qui l'ignorent et c'est notre mal. Je suis une éducatrice et je sais que mon devoir est d'expliquer cela. De transmettre cette longue histoire qui fait de nous ce que nous sommes.
Ces journaux satiriques sont là pour se moquer des puissants de notre monde, pour les désacraliser. Pour rappeler, inlassablement, que nous sommes tous humains, tous égaux face à la vie, face à la mort. Que même pape, que même banquier, que même président de la République, que même prophète, nous sommes tous confrontés aux mêmes incertitudes, à la même condition humaine : nous sommes toutes et tous confrontés à la vieillesse, à la déchéance, aux tentations, à la bêtise, à la maladie...Nous souvenir de cela, avec humour, surtout, non pas pour nous mortifier et pour désespérer, non, mais pour dédramatiser, pour désacraliser, pour brûler les idoles. Pour trouver la paix. Pour profiter de ce qui est beau, de ce qui est doux...

Les dessins de Wolinski vont me manquer : ces belles femmes qu'il aimait tant et qu'il croquait si bien était sans doute les héritières de celles de François Boucher

Les chroniques de Bernard Maris vont terriblement me manquer : il savait rendre l'économie accessible, il savait expliquer simplement la bourse et le CAC, il savait aussi faire des portraits des puissants, héritier des Caractères de La Bruyère.

Les dessins de Cabu, que j'ai découverts, comme beaucoup de gens de ma génération, chez Dorothée, étaient toujours plein de tendresse. Et j'ai lu souvent les chroniques du Beauf, dans le Canard, en éprouvant cette délicieuse impression d'interdit...La subversion était toujours tendre.

Les dessins d'Honoré, qui ressemblaient à des gravures du XIXe siècle, étaient toujours d'une grande beauté : des noirs et blanc splendides, des traits tellement assurés, géométriques, rassurants. Et une ironie qui nous poussait toujours à la réflexion, dans Charlie, mais pas seulement : dans Le Monde, Libé, Les Inrocks...

Charb était un résistant. Il avait le côté bravache des sales gosses. Ses dessins étaient de vraies caricatures, comme celles que font les collégiens sur leur cahier, pour se moquer du prof. Il a fait des tas de dessins pour se moquer des extrémismes. De tous les extrémismes, dans toutes les religions. Son message était celui de Voltaire : Ecrelinf ! Ecrasons l'infâme, les superstitions et le fanatisme.

Et tous les autres...Merci à eux et à bientôt...

Bref, c'est un peu de notre culture et de notre histoire que ces terroristes ignorants ont voulu tuer. A nous, désormais de continuer cela, de perpétrer cette tradition d'impertinence et de réflexion. 

Céline DURUPTHY