samedi 6 février 2016

Faire un discours

Photo S.Salmi, Ville d'Audincourt
Il me semble qu'il n'y a rien de plus angoissant que de parler en public. On me dit pourtant qu'en étant prof, c'est facile. Mais cela n'a rien à voir.

Catherine Domon, notre adjointe à la culture, était absente pour l'inauguration de la quinzaine des Littératures étrangères et elle m'avait confié la lourde tâche de faire le discours lors du vernissage de l'exposition à Gandhi.

Alors voilà...J'ai eu très peur, j'ai tremblé, j'avais la bouche pâteuse, j'ai sans doute un peu bégayé...Je me disais que le public serait sans doute lettré et exigeant et qu'il fallait que je remplace dignement Catherine et que je représente correctement ma ville...


Bonsoir à tous et bienvenus à Gandhi pour inaugurer le Festival des Littératures Etrangères. 

Plusieurs personnes se sont excusées, tout d’abord : Marie-Guite DUFAY, pour la région Bourgogne Franche-Comté, Mme BOUQUIN pour le département, Charles DEMOUGE, président de PMA, M. TCHOBANIAN, maire de Sainte Suzanne, M. BUCHWALDER, maire de Seloncourt, la municipalité de Bethoncourt... 

Martial BOURQUIN était à Paris pour les questions d'actualité, mais il va nous rejoindre très bientôt. 

Enfin, nous tenons à excuser Catherine DOMON, notre adjointe à la culture, qui cette année est partie visiter un des pays invités ! Alors que nous assistions hier soir à une conférence passionnante sur le Taj Mahal ici même à Gandhi, avec Christian GUILLEMOT, de l’association franco-indienne de Franche-Comté (qui est une précieuse partenaire : merci à Marie Claire KENIL), Catherine a la chance de visiter ce chef d’oeuvre architectural ! 

Elle a de la chance, mais nous aussi : nous avons ici une exposition avec des photos magnifiques de Jean-Louis NOU, prêtées par l’association franco-indienne de Franche-Comté…Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous invite à observer la finesse et la richesse des détails de ce palais merveilleux ! 

Vous pourrez admirer aussi les photos de l’association Les Enfants des Comores, de l’artisanat, à l’étage…Une belle expo ! 

J’ai donc l’honneur d’inaugurer cette 24e édition du festival des Littératures Etrangères, manifestation qui nous tient à coeur, à Audincourt. C’est aujourd’hui un véritable festival, initié dans le but de faire découvrir d’autres cultures, d’autres littératures, d’autres traditions, à travers les livres et les rencontres de leurs auteurs.
Depuis 24 ans, la manifestation essaime : Bethoncourt, Mandeure, Montbéliard et Seloncourt participent. 

Cette année, nous découvrons l’Océan Indien ! Voilà de quoi nous faire rêver et nous réchauffer. On a l’honneur de recevoir Nassuf DJAILANI, originaire de Mayotte, auteur de pièces de théâtre, de nouvelles et de recueils de poèmes, un auteur polygraphe. Nous aurons l’occasion de faire mieux sa connaissance demain soir, à la librairie des Papiers Bavards, à 19h30. 

Nous devions rencontrer aussi Shumona SINHA, romancière originaire du Bengale. Malheureusement, elle est retenue pour des raisons professionnelles et s’excuse de ne pas pouvoir être parmi nous. Je vous conseille tout de même ses romans : Assommons les pauvres, qui a obtenu le prix Valéry-Larbaud en 2012. 

Ces deux auteurs nous parlent d’ailleurs et de désir d’ailleurs, d’exil, d’espoir de vie meilleure… 

Et c’est bien cela qui pourrait être un fil conducteur pour toutes les rencontres et les expositions, cette année : nous, Européens, nous sommes attirés par la richesse de ces cultures, par la splendeur du Taj Mahal, par la beauté des danses (que nous pourrons admirer aux Trois Oranges, samedi 30 à 20h30, SOULAIMAN), par l’incroyable diversité des contes, par toute la spiritualité, tout le symbolisme de cette tradition orale (je vous invite d’ailleurs à consulter le programme pour ne pas manquer les contes d’Angeline BROCHOIRE…) et pourtant, malgré toutes ces splendeurs, tous ces paysages qui nous fascinent, depuis peut-être, l’époque coloniale, depuis Bernardin de Saint-Pierre ou depuis Baudelaire, les hommes et les femmes qui vivent là-bas sont tentés par l’exil… 

Baudelaire posait déjà cette question à une belle habitante de la région de Malabar, au sud ouest de l’Inde, en 1840 : 

 « Pourquoi, l'heureuse enfant, veux-tu voir notre France,
Ce pays trop peuplé que fauche la souffrance,
 Et, confiant ta vie aux bras forts des marins,
 Faire de grands adieux à tes chers tamarins ?
 Toi, vêtue à moitié de mousselines frêles,
 Frissonnante là-bas sous la neige et les grêles,
 Comme tu pleurerais tes loisirs doux et francs,
 Si, le corset brutal emprisonnant tes flancs,
 Il te fallait glaner ton souper dans nos fanges
 Et vendre le parfum de tes charmes étranges,
 L'oeil pensif, et suivant, dans nos sales brouillards,
 Des cocotiers absents les fantômes épars ! » 

Peut-être que nous trouverons des réponses dans les nouvelles de Nassuf DJAILANI, dans les romans de Shumona SINHA, dans l’exposition que nous pouvons admirer ce soir, à Gandhi et jusqu’au 7 février, ou dans celle de la bibliothèque de Bethoncourt ou dans bien d’autres événements que je vous invite à découvrir pendant ce festival, concocté par Léa HUGUENIN-VUILLEMIN et Hadda BENABDELLAH, nos bibliothécaires passionnées ! Je tiens également à remercier le service culturel dans son ensemble qui vous offre, tout au long de l'année, de belles manifestations qui nous rapprochent ! En attendant, je vous invite à partager le verre de l’amitié…"

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