lundi 2 février 2015

Audincourt, capitale du monde !

Audincourt, ces derniers jours, était un peu la capitale de la France. C'est étonnant pour ce "petit bourg de 15 000 habitants sous la neige", comme tous les médias se sont plus à le répéter hier, en boucle, sur fond d'images de pieds dans l'isoloir (mais avec des bottes de neige), de mains glissant le bulletin dans l'urne (mais avec des gerçures) et de dépouillement (en col roulé, bien sûr...)

J'étais au bureau de vote des Forges, hier et vous avez été à peine 25% à venir me voir. 

L'abstention m'effare...pas seulement parce que je me suis levée tôt ce matin pour vous attendre, mais parce que je crois que c'est une insulte à la démocratie, que d'avoir un droit et de ne pas s'en servir. Il y avait pourtant le choix : 13 candidats. 13 programmes, très variés...Si l'on ne trouve pas son compte parmi 13 programmes, il y a toujours la possibilité de l'exprimer en votant blanc. Mais laisser les autres choisir à sa place, c'est parfaitement stupide.

Ceux qui sont venus ont fait des choix. Des choix discutables, mais des choix qui signifient quelque chose. 

Il y a eu le choix de ne pas faire confiance à l'UMP, d'abord. On peut le dire : c'est une sacrée claque pour ce parti d'opposition. Charles Demouge était-il un candidat Sarkozyste ? C'est ce qui se murmurait avant le scrutin. Aujourd'hui, les mêmes "murmureurs" disent que c'était un poulain de Juppé. C'est parfaitement ce que l'électorat déteste, ces querelles d'égo ! Pas tellement de surprise, finalement. Mais il n'y a pas que cela : il y a eu une fin de campagne dégueulasse, osons le mot. Une vidéo postée sur internet et relayée de facebook en twitter FN, avec des propos sortis de leur contexte, qui a clairement fait le jeu du FN. Et finalement, le constat que l'électorat droite traditionnelle se durcit, se radicalise et ne fait plus tellement la différence entre un candidat républicain et un candidat extrémiste. A qui la faute ? 5 ans de Sarko rabâchant sur les thèmes de l'insécurité et de l'identité nationale, peut-être...

Il y a eu le choix de voter pour le FN, aussi, donc. Ce n'est ni la première fois, ni une surprise. Je ne veux pas croire que c'est un vote de contestation. Il y avait d'autres moyens de contester : voter blanc, voter nul, voter pour tel ou tel candidat un peu original - et il y en avait foison -, voter pour le Front de Gauche, les Communistes ou Lutte Ouvrière...On peut contester de diverses manières. Mais quand on conteste en donnant son quitus à un parti d'extrême droite, raciste, populiste, agitant le fantasme d'une guerre de civilisation, on exprime autre chose. Soit que l'on est convaincu de ce discours, soit qu'on se laisse berner par des discours qui ne sont jamais suivis d'effet. Regardons un instant les méthodes de ces mairies devenues frontistes en mars dernier pour nous en convaincre : réduction des aides sociales, fin de la gratuité de la cantine pour les plus démunis, réductions des actions culturelles, suppression des subventions pour les associations à caractère social, hausse des salaires des élus, exclusion des marchands maghrébins du marché...Comment peut-on croire, sérieusement, que ces gens-là seront au service d'une population qui souffre ? Je vous invite à écouter l'émission de France Inter à ce sujet (Interception, dimanche 1er février 2015)

Enfin, il y a eu le choix de voter pour le candidat PS, Frédéric Barbier. C'est le choix de la raison : en effet, qui mieux que lui peut peser en notre faveur dans la politique nationale : il fait partie de la majorité au pouvoir, il a sa voix à l'assemblée, il a déjà l'expérience nécessaire pour cela, il est sur le terrain, il est proche des gens, accessible et il habite ici ! Il a l'héritage d'une gauche qui a déjà fait beaucoup pour le Pays de Montbéliard : oui, il y a eu embauche chez PSA, oui, Hermès est venu s'installer ici et pas ailleurs, oui, les mairies gérées par la gauche sont les seules à proposer une politique proche des gens, sociale et culturelle. Il fait partie de cette majorité qui met en avant l'éducation et qui ouvre aussi des postes dans la police.

Bref, c'est le choix raisonnable. C'est celui qui nous sera utile. A quoi bon envoyer au gouvernement une personne qu'on ne voit jamais sur le terrain et qui n'a pas l'intention de faire quelque chose de son mandat...rappelons juste qu'elle a été élue à Montbéliard en mars et qu'elle a démissionné !

Mercredi, venez vous faire votre idée au Foyer pour un meeting avec Bernard Cazeneuve, ministre de l'intérieur, pour soutenir Frédéric Barbier.

Et à dimanche...Vous viendrez me voir, cette fois ?

Céline Durupthy.

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